Une histoire de ferry

Mazatlan

Pour rejoindre Baja et ces beaux paysages sauvages, le plus rapide est de prendre un ferry. Après quelques recherches et échanges avec d’autres voyageurs, la compagnie TMC, qui transportent surtout des camions de marchandises et accepte quelques voyageurs sur ces bateaux, serait la meilleur option pour nous. Le coût de la traversée est moins chère car le bateau est rudimentaire; les voyageurs peuvent dormir dans leur véhicule pendant la traversée. Nous avons eu des informations contradictoires sur cette compagnie qui n’accepterait pas les enfants de moins de 12ans au départ de Mazatlán alors qu'on a croisé des voyageurs qui ont traversé avec un bébé… Les avis sont aussi très différents sur la nécessité de réserver ou non. On se demande dans quel catégorie de véhicule nous serons catégorisés pour le prix car nous ne sommes ni un camping car, ni un pick-up simple, ni une voiture avec remorque… Bref, quelques incertitudes…

On arrive le matin vers 9h pour un départ vers 17h du bateau, c’est une bonne chose pour tenter notre chance d’embarquer ! TMC n’est clairement pas une compagnie pour les voyageurs. C’est le bazar et le personnel semble débordé. Des camionneurs attendent devant et dans le bureau… On ne sait pas à qui s’adresser… On doit attendre. Nous comprenons qu’il faut aller sur la balance pour que notre cas soit étudié. Au bout de 2h d’attente, on nous dit de revenir à 13h, quand il y aura moins de monde. Nous n’avons pas de prix, pas de réservation, pas de date, on sait juste que le bateau est bien rempli ! Le personnel n’a clairement pas le temps de s’occuper de nous… Néanmoins, on nous dit de revenir, alors on va faire le plein d’eau et de nourriture pour le cas où nous embarquerions!

Je vous passe les détails mais l’après-midi n’est pas mieux, pas moyen d’avoir des infos ! On va attendre jusqu'à 16h30 pour qu’on nous fasse entrer tout d’un coup dans la zone d’embarquement, en nous disant que si on monte on devra vite revenir payer… OK mais combien ? On voit les camions remplir le pont et à côté de nous, le pick-up d’une famille qui est arrivée à 16h attend aussi… Quand on voit la place qui reste, on se dit que cela ne va pas rentrer… Et effectivement, le pick-up rentre tout juste, nous, nous sommes trop grand… C’est foutu ! On retourne au comptoir qui est enfin calme et on nous informe que le prochain ferry est dans 3 jours, mince… La responsable nous assure qu’elle nous garde une place mais elle ne veut pas nous donner un papier ou un prix… Elle ne peut pas nous faire de réservation pour le port de Topolobampo qui a un bateau le lendemain et 2 jours plus tard. Selon elle, le port est plus strict car l’armée est présente au contrôle d’accès du port. Ce sera difficile d’entrer… On décide de tenter notre chance pour gagner quelques jours, surtout qu’aucun voyageur n’a parlé de difficulté d’accès avec des enfants sur ce port. On prend vite la route pour arriver au plus tôt demain, après une nuit au bord de la plage…

Topolobampo

Pendant les 6 heures de trajet, le turbo fonctionne aléatoirement, le stress monte car on veut arriver vite au port. Nous passons sans aucun problème le poste de contrôle de militaire, chouette ! On se présente au bureau de TMC qui nous informe que le bateau du soir est normalement plein et surtout qu’aucun enfant ne peut normalement monter à bord ! On insiste, alors la réceptionniste demande à sa supérieur et notre attente (re)commence… Puis la responsable présente finit par nous faire passer sur la balance et nous dit qu’elle va demander l’autorisation à son chef. On attend et pique-nique dans la salle d’attente… On finit par nous dire qu’on aura une réponse que demain matin pour le prochain bateau car le décisionnaire ne travaille pas le dimanche… Ne pouvant rien faire de plus, on cherche un bivouac pour passer le reste de l’aprèm et chercher le problème du turbo…

“Ahome plaine” est sauvage et parfait pour notre bivouac. Les filles s’installent pour l’école et Bapt se penche sur le moteur. Il découvre que 2 fils électriques de la waste gate sont coupés, alors il se lance dans la soudure. Ca devrait mieux fonctionner !

Le lendemain matin, nous recevons un message décevant : nous ne sommes pas autorisés à embarquer avec TMC depuis Topolobampo. La compagnie pour les voyageurs Bajaferry n’a pas de place avant mercredi pour nous, alors on décide de retourner à Mazatlán en espérant que la “promesse de réservation” fonctionne bien pour embarquer mardi…

Mazatlán 2

Après les 6h de route en sens inverse, on se représente à TMC Mazatlán de bonne heure, directement au bon bureau et on nous confirme qu'on peut partir aujourd'hui, ouf ! Les papiers prennent un peu de temps mais ca y est, nous avons les cartes d’embarquement pour nous et la voiture !

On a juste le temps de courir voir un réparateur d’ordinateur car nous avons cassé un écran. On laisse l’ordinateur une heure le temps qu’il fasse un diagnostique. Cette ville étant la capital de la crevette, on se régale avec un ceviche et des crevettes sauce coco mangue ! Mauvaise surprise, l’expert n’est pas venu faire le diagnostique de l’ordinateur portable, alors on le récupère et tente une autre adresse ! Malheureusement, nous n’avons plus assez de temps pour faire réparer l’ordinateur avant d’embarquer, c’est la poisse ! Il faudra certainement attendre les USA… On aura marché un peu dans la ville !

De retour chez TMC, l’attente reprend. Puis Bapt doit emmener le Def en zone d’embarquement sans nous. Comme ça risque d’être encore long, nous allons faire un tour à pied vers le phare en mangeant une glace !

A Bord

Nous sommes sur le pont supérieur, on va pouvoir dormir dans la cellule ! A peine montée dans le bateau, nous faisons le tour du propriétaire. On nous a donné des tickets pour le repas du soir alors on cherche les cuisines !

On a l’occasion de voir un bateau quitter le port avant nous, au son de “la croisière s’amuse” ! Le repas est parfait pour nous : riz, flageolets et une viande en sauce ! On admire le couchée du soleil avant d’aller rejoindre notre cellule entre les camions. Quelques habitués sont installés dans les salons, allongés sur les sièges, et d’autres camionneurs dorment dans leur cabine, avec nous sur le pont.

Ce sera une nuit bruyante avec le bruit des remorques frigorifiques et des moteurs mais tout le monde tombe de sommeil. Le réveil est mouvementé, la mer de Cortes est agitée, alors le déjeuner sera très bref pour monter sur le pont au grand air ! On regardera la côte de Baja sans habitation défiler jusqu’au port de La Paz. On a hâte de découvrir cette terre !

N.